dimanche 13 juillet 2008

Scandaleuse Edvige

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"Un décret du 27 juin 2008 a soulevé l’indignation de la Ligue des Droits de l’Homme, du Syndicat de la magistrature, du Syndicat d’éducateurs SNPES PJJ (FSU), de la LCR, du PCF et du PS, car il autorise désormais le fichage, sous le doux nom de fichier "EDVIGE", de toute personne « ayant sollicité, ou exercé un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». En clair, tous les citoyens s’étant un jour investis dans la vie publique. On est vraiment dans le film La vie des autres puisqu’il s’agit bien de centraliser dans un fichier policier les opinions politiques ou syndicales de tout un chacun, pour peu qu’il soit secrétaire de section syndicale, conseiller municipal, ou membre d’un comité d’entreprise ...

Il est également prévu de ficher toute personne de plus de 13 ans, tout groupe ou organisation dont l’activité est « susceptible de porter atteinte à l’ordre public » et de permettre aux services de police « d’effectuer des enquêtes administratives pour l’accès à certains emplois ou à certaines missions ». Donc, les mineurs considérés comme menaçants par la police figureront dans Edvige, ainsi que toute personne qui voudra passer un concours administratif, ou avoir un emploi dans la sécurité."

Ceci est un extrait d'article publié sur l'excellent site de la LDH-Toulon. Lisez la suite de cette analyse d'Evelyne Sire-Marin (magistrat) en cliquant ici

jeudi 10 juillet 2008

Des gros communicants...

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Le budget "communication" du gouvernement
était de 5,7 millions d'euros en 2008. Belle somme, non ?
Ben en 2009 il est prévu qu'il passe à 22,4 millions d'euros, soit une multiplication par 4 à peu de chose près.
[Info du journal "Le Canard enchaîné" du 09 juillet]

Quant au budget prévisionnel officiel de la Présidence de l'Union Européenne par Nicolas Sarkozy (et ce n'est qu'une prévision !) il est annoncé à 190 millions d'euros soit une multiplication par 3 par rapport à la dernière présidence française de l'UE.
[Info de RFI au 1er juillet]

Et pour Bernard Tapie ? C'est 395 millions d'euros qui doivent sortir des poches des contribuables.

Mais n'oubliez pas ce que l'on ne cesse de répéter :
1) Les caisses de l'Etat sont vides.
2) Le pays (et surtout le citoyen) doit faire des économies sur tout...
d'autant que les produits alimentaires de base (genre pâtes) ont pris 20 %
et que les derniers chiffres de l'INSEE annoncent que près de 8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France (moins de 880 € par mois) soit plus de 13 % de la population...

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mercredi 9 juillet 2008

Plus ou moins ?

Le gouvernement annonce une revalorisation de 2.5 % des bourses étudiantes pour la rentrée.

Au premier regard il semble y avoir de quoi se réjouir, mais...
- l'INSEE prévoit une inflation de 3.2 % pour 2008
- le prix du ticket repas en restau-U augmente
- les droits d'inscription augmentent de 4.3 %
- la sécu étudiante va sans doute augmenter (chiffre pas encore connu).

Bonnes inscriptions quand même aux heureux possesseurs du bac !

mardi 8 juillet 2008

Dans Le Monde du jour...

...un article de Vincent Duclert, historien, sur les rapports entre les intellectuels et la politique. Pour vous donner envie de le lire, voilà l'exposition de principes dans son dernier paragraphe :

"Que les sphères du pouvoir politique et de l'activité intellectuelle sont nécessairement séparées. Que la démocratie doit accepter voire souhaiter la critique des institutions par un usage libre des savoirs. Que l'élection et le vote n'épuisent pas la représentation de la société et de ses problèmes. Que la vie publique est l'espace premier de l'information, du débat et de la confrontation. Que la défense de la vérité peut aller jusqu'à s'opposer à son propre pays, comme l'écrivit Germain Tillion. Et que c'est l'honneur d'un pays comme la France de reconnaître cette contribution des intellectuels à la politique."

www.lemonde.fr/

lundi 7 juillet 2008

Un courrier du Collectif "Pas de vacances pour X. Darcos"

Monsieur Xavier Darcos,


Nous vous écrivons suite à votre intervention sur France Inter ce dimanche 6 juillet vers 18h30. Nous tenons à vous préciser que nous n'avons pas été convaincus par les explications que vous avez données à la journaliste Laurence Thomas.

Nous avons même été choqués par l'expression « enfants assignés à résidence » que vous avez employée lors de votre réponse sur la suppression de la carte scolaire. L'école n'est pas une prison ni un centre éducatif fermé.

Vous balayez d'une phrase un rapport indépendant sur la carte scolaire commandé par vos service mais qui vous est défavorable et mettez en avant une étude que personne n'a vue, issue de vos propres services à Paris qui prouvent tous les jours leur indépendance (voir les sanctions sur Dominique Piveteaud).

Vous osez affirmer que vos programmes ont été écrits par des gens compétents alors qu'ils sont rejetés par toute la communauté scientifique, éducative et même des anciens ministres avec qui vous avez travaillés.

Vous soutenez qu'il y a eu des concertations lors de l'élaboration de ces nouveaux programmes : « une journée de liberté par enseignants pour réagir » alors que les livres étaient déjà imprimés et que seuls quelques petites modifications à la marge étaient possibles.

Nous avons cru comprendre que vous n'agissiez que dans l'intérêt des enfants. Pouvez-vous alors nous expliquer comment, avec 2 heures de moins par semaine, moins de professeurs (11000 cette année et 80 000 sur 5 ans), vous allez leur apprendre plus de choses (programme alourdi en mathématiques et en français) et plus efficacement. Excusez notre esprit logique mais cela nous semble incompatible.

Vous défendez vos 2 heures de soutien par semaine pour les élèves en difficultés, mais vous oubliez de préciser que vous avez pris ces 2 heures à tous les élèves et que vous risquez de faire naître ou amplifier des difficultés chez d'autres élèves qui ne pourront plus profiter du RASED (Réseau d'Aide aux Élèves en Difficulté). Ce soutien pendant le temps scolaire organisé avec du personnel spécialisé et qualifié, qui connaissait les enfants, permettait d'apporter une aide efficace sans les stigmatiser, ni les priver de moment de détente ou de vacances.

Vous avez gardé le meilleur pour la fin : le SMA (Service Minimum d'Accueil) et surtout son article 2 qui donne la possibilité à l'Éducation Nationale de ne plus remplacer ses professeurs absents pour raison de santé (maladie ou congé maternité) ou de formation et qui transforme l'obligation d'éducation de l'État en une obligation d'accueil des enfants par les communes.

Vos réformes n'ont été en aucune manière réfléchies dans l'intérêt des enfants mais quasi uniquement dans l'optique d'économie à court terme (moins de profs, moins d'heures pour les élèves donc pour les ADSEM et AVS), moins de remplacement en primaire,...).

Avez vous vraiment pensé à l'avenir de nos enfants ?


Collectif « Pas de vacances pour Xavier Darcos »

mercredi 2 juillet 2008

Eric Besson, Secrétaire d'Etat à la prospective...

... a rendu son rapport intitulé "l'employabilité des jeunes issus de l'enseignement professionnel" (ça existe alors, le mot employabilité ?!)

Ce rapport conclut qu'il faut continuer à développer l'apprentissage parce que c'est une formule qui marche bien, mais aussi, quelle surprise, qu'il est est justifié de prévoir le Bac pro en 3 ans et non plus 4. Il parait que ça augmentera le niveau de qualification (si quelqu'un comprend comment et pourquoi on améliore le niveau en supprimant une année scolaire, dites-le nous !).
La réforme devrait être mise en place à la rentrée 2009, mais 10.000 élèves "testeraient la formule" dès cette rentrée. Le nombre de "lycée de métiers" (ce ne sont plus des "lycées pro") devrait beaucoup augmenter. D'un peu plus de 400 actuellement, 800 seraient prévus en 2010.

Cliquer ici pour le .pdf du Ministère.

On m'a toujours dit que c'était une sacré ville...

Nantes, donc... (carte Michelin).

Une brève de l'AFP informe que dans cette ville "des enseignants et des parents d’élèves ont formé une chaîne humaine de plus de 700 personnes mercredi en fin de matinée à Nantes entre l’Inspection académique et le Rectorat".

Les journalistes rappellent que "en Loire-Atlantique, les enseignants et parents d’élèves sont très mobilisés contre la réforme Darcos. Ils sont notamment à l’origine du mouvement national "Nuit des écoles" qui a eu lieu dans la nuit du 13 au 14 juin".

mardi 1 juillet 2008

J.M. Jutant, Médiateur de l'Education Nationale...

a lui aussi rendu sa copie (annuelle) et ses propositions.

Cet ancien professeur d'histoire, Inspecteur d'Académie puis Inspecteur général, médiateur depuis janvier 2006, propose un allègement des épreuves du bac. Entendre : moins d'épreuves terminales (et notamment moins d'options), remplacées par du contrôle continu. Il annonce la conviction que "si on passait le bac avec 6 épreuves ou 12, on aurait le même résultat à 98 %".

Rappellera-t-on que le contrôle continu coûte moins cher ? que le Ministre s'était engagé à ne pas toucher au bac ? en effet, X. Darcos déclarait le 3 juin, il y a un mois, son attachement à cet examen, qu'il qualifiait "d'institution" qui "incarne la démocratisation de l'accès au savoir". Nous avions bêtement cru qu'il fallait entendre que ce diplôme resterait national et identique pour tous...
(pour relire son discours, c'est ici qu'il faut cliquer.)