lundi 7 juillet 2008

Un courrier du Collectif "Pas de vacances pour X. Darcos"

Monsieur Xavier Darcos,


Nous vous écrivons suite à votre intervention sur France Inter ce dimanche 6 juillet vers 18h30. Nous tenons à vous préciser que nous n'avons pas été convaincus par les explications que vous avez données à la journaliste Laurence Thomas.

Nous avons même été choqués par l'expression « enfants assignés à résidence » que vous avez employée lors de votre réponse sur la suppression de la carte scolaire. L'école n'est pas une prison ni un centre éducatif fermé.

Vous balayez d'une phrase un rapport indépendant sur la carte scolaire commandé par vos service mais qui vous est défavorable et mettez en avant une étude que personne n'a vue, issue de vos propres services à Paris qui prouvent tous les jours leur indépendance (voir les sanctions sur Dominique Piveteaud).

Vous osez affirmer que vos programmes ont été écrits par des gens compétents alors qu'ils sont rejetés par toute la communauté scientifique, éducative et même des anciens ministres avec qui vous avez travaillés.

Vous soutenez qu'il y a eu des concertations lors de l'élaboration de ces nouveaux programmes : « une journée de liberté par enseignants pour réagir » alors que les livres étaient déjà imprimés et que seuls quelques petites modifications à la marge étaient possibles.

Nous avons cru comprendre que vous n'agissiez que dans l'intérêt des enfants. Pouvez-vous alors nous expliquer comment, avec 2 heures de moins par semaine, moins de professeurs (11000 cette année et 80 000 sur 5 ans), vous allez leur apprendre plus de choses (programme alourdi en mathématiques et en français) et plus efficacement. Excusez notre esprit logique mais cela nous semble incompatible.

Vous défendez vos 2 heures de soutien par semaine pour les élèves en difficultés, mais vous oubliez de préciser que vous avez pris ces 2 heures à tous les élèves et que vous risquez de faire naître ou amplifier des difficultés chez d'autres élèves qui ne pourront plus profiter du RASED (Réseau d'Aide aux Élèves en Difficulté). Ce soutien pendant le temps scolaire organisé avec du personnel spécialisé et qualifié, qui connaissait les enfants, permettait d'apporter une aide efficace sans les stigmatiser, ni les priver de moment de détente ou de vacances.

Vous avez gardé le meilleur pour la fin : le SMA (Service Minimum d'Accueil) et surtout son article 2 qui donne la possibilité à l'Éducation Nationale de ne plus remplacer ses professeurs absents pour raison de santé (maladie ou congé maternité) ou de formation et qui transforme l'obligation d'éducation de l'État en une obligation d'accueil des enfants par les communes.

Vos réformes n'ont été en aucune manière réfléchies dans l'intérêt des enfants mais quasi uniquement dans l'optique d'économie à court terme (moins de profs, moins d'heures pour les élèves donc pour les ADSEM et AVS), moins de remplacement en primaire,...).

Avez vous vraiment pensé à l'avenir de nos enfants ?


Collectif « Pas de vacances pour Xavier Darcos »

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