lundi 2 juin 2008

Les annonces de N. Sarkozy

Le Président a aujourd'hui tenu un discours sur l'Education Nationale dont il veut une "démocratisation" et une "élévation du niveau général". Discours tenu devant 30 recteurs, 300 inspecteurs généraux et 80 présidents d'université auxquels il a dit "c'est à vous de récompenser les efforts, de repérer les difficultés, de traquer les dysfonctionnements et de sanctionner les insuffisances".

Les thèmes abordés :
- le lycée qui doit être "beaucoup plus souple" et qui "dépasserait les impasses d'un cloisonnement trop rigide en filières". La nouvelle classe de seconde (en 2009) doit "retrouver sa vocation à orienter au lieu de s'éparpiller", il va être question de repenser "l'équilibre entre cours magistraux et travail personnel" contre les "emplois du temps surchargés où s'empilent les options"
- le recrutement des professeurs au niveau master2 et leur formation en université (jamais "IUFM" n'a été prononcé) sans plus de précision sur la formation spécifique
- le salaire des profs ne sera pas globalement augmenté : "ne peut consister en une mesure de revalorisation générale et sans contrepartie". Le début de carrière sera revalorisé. La moitié des bénéfices faits sur les suppressions d'emplois sera reversée aux enseignants (en heures supplémentaires ? en recrutement de vacataires ?)
- les affectations doivent se fonder sur un nouveau système non précisé.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Que l'Education soit d'un aussi bon niveau que possible et "démocratisée" (si cela signifie bien un accès aussi équitable que possible donnant les mêmes chances à tous quelque soit le milieu familial), personne ne dira le contraire me semble-t-il.
Ensuite... ça se corse.

Les annonces sur le lycée sont confuses : que faut-il comprendre dans cette "souplesse" contre des filières "rigides" ? un déraisonnable tronc commun ? Même si ce n'est pas rassurant, attendons le rapport de juillet et les propositions afin de juger en connaissance de cause.

L'équilibre entre cours magistraux (toutes les heures de cours doivent devenir des cours magistraux ?) qui vont donc diminuer au profit de "travail personnel" (heures de cours particuliers payantes ?) ne rassure pas davantage.

Donc les options s'empilent. C'est vrai, quoi, SES et LV2, quel tas énorme déjà, alors oublions la possibilité d'ajouter une LV3 ou un inutile cours de grec...

Le recrutement des profs : effrayant une formation sans professionnalisation ! Plus de pédagogie, la science infuse pour tout le monde, il suffit du savoir dans sa matière pour être un enseignant de qualité ? Mais quelle économie sur l'année de formation IUFM et les dizaines de milliers de stagiaires et quelques milliers de formateurs qui ne seront plus à rémunérer !

Pas d'augmentation de salaire, donc pas de rattrapage des 10% de perte de salaire depuis 2000 par rapport à l'indice des prix. Tout se fera à la tête du client. Oh, pardon : au mérite... nous serons "récompensés de nos efforts" et "sanctionnés de nos insuffisances".

Impression dominante : la volonté de gérer l'éducation comme une entreprise (la "culture de l'évaluation et du résultat" a-t-il dit). Il faut faire du chiffre.

Conseil n°1 : se protéger la tête avec les mains pour les projets fondés sur ces bases qui vont nous tomber dessus durant l'été.
Conseil n° 2 : revenir plein d'énergie en septembre pour faire face à tout ce qui nous attend.