jeudi 5 juin 2008

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Dépêches de l'Education
Jeudi 5 juin 2008

Sarkozy tente de convaincre les enseignants du bien-fondé de ses réformes


Nicolas Sarkozy a défendu la nécessité des réformes engagées par le gouvernement dans l'éducation en assurant aux enseignants qu'il souhaitait "porter ces changements" avec eux, jeudi lors d'un déplacement dans le Maine-et-Loire.

En visite dans une école primaire de la commune rurale de Distré, puis dans un collège de Saumur, le chef de l'Etat, accompagné du ministre de l'Education nationale Xavier Darcos, a multiplié les explications rassurantes à l'intention des professeurs, à quelques jours de la prochaine journée de mobilisation dans la fonction publique prévue le 10 juin.

"Je veux que chacun comprenne la bonne foi, la bonne volonté de Xavier Darcos et de moi-même. On est convaincu que là se joue une partie de l'avenir de notre pays. Donc on a vraiment envie de réussir, de réussir pour vous les enseignants. Pas contre vous, mais avec vous", a-t-il lancé lors d'une table ronde organisée à Saumur.

"On ne veut pas s'en tenir au jeu de rôles habituels, aux présupposés. On veut essayer d'aller un peu plus loin pour vous donner la meilleure école pour vos enfants", a poursuivi Nicolas Sarkozy.

"C'est pas forcément plus d'argent, plus de postes, plus, plus, plus, dans un pays qui depuis trente-cinq ans vote des budgets en déficit. Ca peut être mieux, mieux, mieux. C'est ça mon devoir aussi", a-t-il insisté.

Le président a reconnu que "le monde des enseignants et des professeurs (avait) un malaise, qui est incontestable car le boulot est devenu de plus en plus difficile". "Il faut qu'on change tout ça (...) je veux porter ces changements avec les enseignants", a-t-il lancé.

"Ce qui me frappe quand je vois les enseignants, c'est l'immense part d'entre eux qui sont dévoués et compétents. Mais tous me disent +j'ai l'impression que tout le monde s'en moque+", a aussi relevé Nicolas Sarkozy.

"Je voudrais leur faire comprendre que la souplesse dans le statut des enseignants, ce n'est pas une menace (...) il faut accepter la souplesse, tout le monde ne veut pas forcément s'arrêter tel jour, à la même heure, avoir la même rémunération, (...) que des notions aussi étranges que le mérite, l'effort, le travail la ponctualité, la régularité, ça doit être récompensé d'une certaine façon", a-t-il estimé.

"Je n'aime pas trop la façon dont on parle des fonctionnaires et des enseignants", a également affirmé Nicolas Sarkozy, "mais notre façon de les respecter et de les aimer, c'est de leur parler franchement aussi".

"C'est très bien d'être à l'écoute, mais ça ne veut pas dire que tout le monde s'arrête (...) ce n'est pas mon engagement", a-t-il lancé en répétant qu'il mènerait ses réformes jusqu'au bout.

Les enseignants ont multiplié les journées d'action ces dernières semaines pour dénoncer la politique du gouvernement, accusé de vouloir "démanteler" l'Education nationale, notamment par des suppressions de postes.


L'inspection académique de Bordeaux occupée par des enseignants


Des enseignants du premier degré ont occupé jeudi les locaux de l'inspection académique de Bordeaux à l'appel du SNUipp-FSU (premier syndicat du primaire) pour réclamer 300 postes d'enseignants en Gironde, a indiqué la co-secrétaire départementale du syndicat, Laurence Laborde.

"Nous demandons 300 postes supplémentaires sur le département", afin de faire face "à l'augmentation de la population", a expliqué par téléphone Mme Laborde. Les enseignants mécontents réclament également "une audience et un engagement du ministre (de l'Education Xavier Darcos, NDLR) dès le mois de juin", ainsi "qu'un plan de rattrapage".

En conséquence, "à l'issue d'une réunion paritaire" avec l'inspecteur d'académie jeudi, "nous avons occupé les locaux", a ajouté la responsable syndicale, précisant qu'aucun personnel ne devait être retenu sur place.

Les enseignants sont appelés à participer à un rassemblement devant l'inspection académique et "une quinzaine" d'entre eux, présents dans les locaux, alors que d'autres sont attendus en renfort, s'apprêtent à "passer la nuit sur place", selon Mme Laborde.

"Les effectifs par classe sont surchargés, des milliers de journées de classe sont perdues pour les élèves (plus de 23.000 l'an dernier) faute de remplaçants, la scolarisation des enfants de moins de trois ans est en train de disparaître ainsi que la formation continue des enseignants", a dénoncé le syndicat dans un communiqué.

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